Depuis plusieurs mois, les fluctuations du prix du carburant au Maroc suscitent de vives réactions parmi les automobilistes. Hausse soudaine ou légère baisse temporaire : ces variations ne sont pas sans effet sur les comportements routiers, les achats de véhicules, et même les choix de mobilité des Marocains.
📊 Évolution des prix du carburant au Maroc : entre incertitude et adaptation

Les chiffres récents à la pompe
Au 27 mai 2025, le prix moyen du gazole oscille autour de 12,90 DH/litre dans la plupart des stations-service, tandis que le super sans plomb se situe près de 14,20 DH/litre. Ces tarifs sont en nette hausse comparé à début 2024, où le gasoil frôlait encore les 11,50 DH/litre. Cette instabilité est principalement liée à la volatilité du baril de Brent, aux coûts logistiques, et à la fiscalité nationale.
Réactions immédiates : réduire, compenser, ou s’adapter
Face à une hausse, les automobilistes marocains adoptent divers réflexes :
- Réduction des déplacements non essentiels, notamment en zone urbaine.
- Regroupement des trajets (covoiturage, courses en une sortie).
- Bascule vers des moyens de transport alternatifs, quand disponibles (tramway, transports en commun).
- Changement de carburant, certains passant du super au gasoil dans la mesure du possible.
En cas de baisse, même temporaire, on observe une tendance inverse : hausse de la fréquentation des routes, relance des petits déplacements, voire achat de véhicules d’occasion.
🚗 Impact sur le marché automobile marocain
Des ventes orientées vers la sobriété
Selon les derniers chiffres de l’AIVAM, les ventes de voitures neuves ont baissé de 7% au premier trimestre 2025, mais certains segments tirent leur épingle du jeu :
- Les citadines Ă faibles consommations (Renault Clio, Dacia Sandero) restent en tĂŞte des ventes.
- L’essor des motorisations hybrides, notamment chez Toyota (Corolla, Yaris Cross) et Renault, s’accélère.
- En revanche, les SUV diesel haut de gamme subissent un recul, freinés par leur appétit en carburant.
Occasion : montée en puissance des moteurs économiques
Le marché de l’occasion connaît une croissance, particulièrement pour les modèles compacts et peu gourmands, avec une demande accrue pour :
- Dacia Logan, Citroën C-Elysée, Peugeot 208.
- Véhicules GPL ou hybrides importés d’Europe.
đź§ Comportements et psychologie des conducteurs
Une conscience budgétaire plus aiguisée
Le budget carburant représente aujourd’hui 15 à 25 % du budget mensuel pour de nombreux ménages motorisés. Cette pression incite les automobilistes à :
- Comparer les prix des stations-service, parfois via des groupes WhatsApp ou Facebook.
- Adopter une conduite éco-responsable : accélérations modérées, pneus bien gonflés, limitation de l’usage de la climatisation.
Une transition énergétique encore timide
Malgré un intérêt croissant, l’électrification du parc automobile reste marginale : moins de 1% des véhicules immatriculés en 2024 étaient 100% électriques, freinés par :
- Le prix d’achat encore élevé.
- L’insuffisance d’infrastructures de recharge.
- Le manque d’incitations fiscales ou subventions à l’achat.
đź§° Conseils pratiques pour faire face Ă la hausse des prix
Voici quelques actions simples pour limiter l’impact de la flambée du carburant :
- Entretenez régulièrement votre voiture : un moteur bien réglé consomme moins.
- Préférez les trajets à vitesse constante, sur autoroute si possible.
- Anticipez vos déplacements pour éviter les bouchons et les détours inutiles.
- Utilisez des applications de géolocalisation pour éviter les embouteillages.
🔚 Conclusion : vers une mutation des habitudes automobiles ?
Les fluctuations du prix du carburant au Maroc agissent comme un révélateur des limites de notre modèle de mobilité. Si certains s’adaptent rapidement, d’autres subissent de plein fouet l’instabilité économique.
La question se pose alors : le Maroc est-il prêt à accélérer sa transition vers une mobilité durable, ou restera-t-il dépendant de la pompe encore longtemps ?