Le marché de la voiture électrique connaît une croissance soutenue au Maroc, porté par la volonté politique, les enjeux environnementaux et l’intérêt croissant des consommateurs. Quels sont les modèles les plus vendus ? Quelles sont les infrastructures disponibles ? Et que peut-on attendre pour les années à venir ? Décryptage.
Le Maroc face à la transition énergétique : un virage stratégique
Un contexte favorable à l’électromobilité
Le Royaume a clairement affiché son ambition de réduire sa dépendance aux énergies fossiles, en investissant massivement dans les énergies renouvelables. Cette stratégie s’inscrit dans un cadre global de lutte contre le changement climatique, dont le développement de la mobilité électrique est un levier essentiel.
Depuis 2020, plusieurs mesures ont été mises en place pour encourager l’adoption des véhicules électriques (VE) :
- Réduction des droits de douane sur les VE importés.
- Exonération de la taxe spéciale sur les véhicules (TSV) pour les voitures 100 % électriques.
- Déploiement de bornes de recharge dans les grandes villes (Casablanca, Rabat, Marrakech…).
Un marché encore jeune mais dynamique
Selon les chiffres communiqués en 2024 par l’Association des Importateurs de Véhicules au Maroc (AIVAM), environ 5 000 véhicules 100 % électriques circulent actuellement sur les routes marocaines — un chiffre modeste mais en nette progression par rapport aux 1 600 unités recensées en 2021.
Quels modèles électriques sont disponibles au Maroc ?

Les modèles les plus populaires
Les voitures électriques disponibles au Maroc couvrent un large éventail de segments, du petit véhicule urbain aux SUV familiaux. Voici quelques modèles particulièrement prisés :
- Dacia Spring : modèle d’entrée de gamme (à partir de 205 000 DH), autonomie d’environ 230 km.
- Renault Megane E-Tech : compacte haut de gamme (environ 450 000 DH), jusqu’à 450 km d’autonomie.
- Tesla Model 3 : disponible via importateurs indépendants, prix autour de 600 000 DH.
- BYD Dolphin : entrée récente du constructeur chinois, prix compétitif sous les 300 000 DH.
📌 Bon à savoir : Les voitures électriques sont encore soumises à un surcoût d’environ 20 à 30 % par rapport à leurs homologues thermiques, en raison de la TVA et des frais d’importation.
Infrastructures de recharge : où en est-on ?
La recharge reste un défi majeur pour la démocratisation de l’électrique. Le Maroc compte à ce jour environ 400 bornes de recharge publiques, principalement concentrées dans les grandes villes et les axes autoroutiers.
Des initiatives privées, comme Green Energy Park ou Africharge, travaillent à développer un réseau de bornes rapides. L’ONCF envisage également des stations de recharge dans ses gares principales.
Ce qu’il faut savoir avant de passer à l’électrique
Les avantages concrets
- Économie à l’usage : recharge beaucoup moins coûteuse que le carburant (moins de 1 DH/km en moyenne).
- Entretien réduit : absence d’huile moteur, de boîte de vitesses ou de courroies.
- Bonus écologique (à venir) : des subventions sont à l’étude pour 2025.
Les freins encore présents
- Autonomie limitée : suffisante pour un usage urbain, moins pour les trajets interurbains.
- Coût d’acquisition : toujours élevé, en l’absence d’un vrai plan d’aide à l’achat.
- Peu de modèles d’occasion : le marché reste peu développé.
Quelles perspectives pour 2025 et au-delà ?

Une montée en puissance inévitable
Avec la baisse progressive du coût des batteries et la volonté de certains importateurs de créer des filières locales (assemblage, service après-vente), le Maroc est bien positionné pour accélérer la transition.
Le projet de gigafactory à Kénitra, piloté par un groupe asiatique et appuyé par le gouvernement, pourrait également stimuler la filière locale en attirant d’autres constructeurs.
Vers une électrification du transport public ?
Casablanca et Rabat envisagent déjà l’intégration de bus 100 % électriques dans leurs flottes. Le tramway de Rabat est déjà électrique, et l’objectif à moyen terme est de réduire de 50 % les émissions du secteur des transports d’ici 2030.
Conclusion : le virage est amorcé, mais le chemin reste long
La voiture électrique séduit de plus en plus de Marocains, en particulier dans les centres urbains. Néanmoins, pour en faire une alternative viable à grande échelle, des efforts supplémentaires sont nécessaires en matière d’infrastructures, de fiscalité et d’incitations à l’achat.
Et vous, seriez-vous prêt à passer à l’électrique ? Ou attendez-vous que le marché se stabilise davantage ?